A Family – Dans l’intimité des Yakuza !

Il arrive que l’on lance des films un peu par hasard. Parce qu’ils sont sur la plateforme où l’on se trouve, parce que l’affiche nous fait de l’œil ou encore parce que « oh tiens mais je connais cet acteur ! ». Certes ici, c’est un condensé de ces trois affirmations qui nous a décidé ma pote et moi ^^

Une seule chose est sûr, le film me reste encore en tête alors que je l’ai découvert en février. Je suis tellement heureuse quand un film me marque comme ça. Je savais en le regardant que je regardais un film qui allait très vite devenir un favoris !

A Family dépeint la vie de Kenji Yamamoto, jeune homme perdu dont le père vient de mourir d’une overdose. Il se met à dos les trafiquants de drogue de sa ville tout en étant repéré par un clan de Yakuza…

Si le film commence comme une histoire de Yakuza tout ce qu’il y a de plus classique, avec la violence qui est propre à son genre, les clichés sont ensuite évités avec brio par le réalisateur.

La progression de l’histoire découle en trois périodes. Trois temps forts dans la vie du personnage. C’est lui que l’on va suivre, qui va être le pilier de cette histoire, la base de toute l’empathie que l’on va ressentir par rapport à son parcours.

Son destin est d’emblée décrit, il n’y aura pas de surprises de ce côté-là. Toute l’ingéniosité du film réside dans sa façon de nous raconter comment il en est arrivé là !

Toute la première partie nous explique à grand coup de course poursuite et passage à tabac, les liens qui vont perdurer tout au long des années. L’histoire des fondations de ce qui deviendra primordial pour Kenji par la suite.

Le rythme se disloque à partir de la deuxième partie. Âge d’or des Yakuza, les années 2000 sont un terrain de jeu foisonnant pour le réalisateur. Des plans de la ville de nuit, la mise en scène des clubs de nuits, tout y est magnifiés.

Là où on peut s’attendre à des histoires de rivalité entre clans, c’est dans les moments de complicité où le film prend son ampleur. Il en devient sublime. En décrivant une figure paternelle, des liens fraternels intouchables, un amour éparpillé, le film suit son personnage, l’accompagne, lui donnant une force incroyable surtout dans ces moments de faiblesse.

En témoigne ces scènes qui m’ont définitivement marquées ; un sourire échangé avec un enfant, des rires complices à l’arrière d’une voiture, des mots échangés au bord de mer, une scène d’amour si douce et si triste en même temps,…

La délicatesse des sentiments transmis à travers l’écran est encore plus grande dans la partie trois. L’époque des Yakuza est révolue tout l’univers du personnage part en éclat, le format de l’image diminue d’ailleurs sur cette partie.

Il ne reste plus qu’une solitude marquée par le désistement de tous les membres d’un clan voué à disparaître et le regard d’une société qui ne veut pas admettre leur existence.

C’est la partie la plus belle et la plus sombre. Teintée d’une mélancolie et d’une volonté du personnage de s’en sortir, cette partie à fait voler mon cœur en éclat. Je la trouve tellement injuste et en même temps pleine d’espoir. Espoirs reposant sur la nouvelle génération occupant sa place tout en respectant ceux présents avant.

Tout ça est magnifié par les interprétations des acteurs, tous plus bons les uns que les autres. Go Ayano en tête, donnant toute la profondeur et l’humilité nécessaire à son personnage. Petite mention à Hayato Isomura qui m’a bluffé surtout sur la scène finale.

La façon dont le film est monté, la beauté des plans, la musique rétro (que je n’arrive pas à trouver malheureusement), l’intelligence du scénario, c’est un énorme coup de cœur pour moi. Le film est en plus disponible sur Netflix, donc aucune excuse, foncez le voir !

A Family

Film de Michihito Fujii – 2h16

Disponible sur Netflix, 2021

Avec Go Ayano, Machiko Ono, Hiroshi Tachi, Hayato Isomura, Hayato Ichihara

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